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https://altair.imarabe.org//notice.php?q=id:120558entry1560 (?)Composé à la fin du XIIe siècle par Nizâm ad-Dîn Ilyas ibn Yûsuf dit Nizâmî, la Khamsa est un recueil de cinq poèmes qui compte parmi les grands classiques de la littérature persane. Il contient le "Trésor des mystères", une composition en vingt discours théologiques et philosophiques ponctué d’un apologue ; les amours de "Khosrow et Shirin" ; l’histoire tragique de "Laïla et Majnûn" ; les "Sept princesses" ou sept récits merveilleux contés chacun par une princesse dans un pavillon de couleur ; enfin le "Roman d’Alexandre", histoire légendaire du conquérant grec. <br />
Cette peinture illustre un épisode de la romance du roi Khosrow et de la princesse arménienne Shirin. Le roi lui fait bâtir un palais dans les montagnes du Kurdistan et, afin de l’alimenter en lait, ordonne à son architecte Farhâd de creuser un canal dans le mont Bisotun. Entretemps, Khosrow s’éprend d’une autre princesse et abandonne Shirin dont Farhâd tombe éperdument amoureux, ce qui réveille la jalousie du roi. Un jour, Shirin part avec sa suite constater l’avancement des travaux et son cheval, fourbu par le chemin et le poids des bijoux de sa cavalière, est sur le point de s’effondrer à l’arrivée. Farhâd "chargea alors sur son cou le cheval qui portait cette princesse ; il l’emporta facilement devers son château-fort avec tant de douceur qu’il ne froissa pas même un cheveu de son corps". Cet amour ne connaîtra pas une fin heureuse : d’une jalousie croissante, Khosrow fait dire à Farhâd que Shirin est morte ; de désespoir l’architecte se jette du haut du rocher qu’il creusait.<br />
Le traitement de la scène est représentatif de l’art de peindre en Perse sous le règne du Safavide Shâh Tahmâsp (1524-1576), grand mécène des arts à l’initiative des manuscrits parmi les plus beaux réalisés dans le monde islamique. Les protagonistes comme la nature dans laquelle l’action se déroule sont idéalisés tant par le dessin que par la couleur, avec une touche d’une grande préciosité qui n’évite pas de donner un aspect un peu conventionnel à l’ensemble. Ni les traits, ni l’émotion ne personnalisent le visage de Shirin de celui de ses suivantes ; pareillement pour les chevaux, hormis leur robe, ils présentent un même profil. La vie, voire l’humour, est à la périphérie de la scène avec, en haut à droite, un animal s’apprêtant à jeter un rocher sur un félin au pelage ocellé.NizâmîPersan
1560 (?)
Type de ressource :
Œuvres et objets
Titre d'origine de l'oeuvre :
Feuillet d'un Khamseh de Nizâmî : Farhad portant Chirine et son cheval
encre, pigments à l'eau, or ; papier (support) ; cadre : bois (naturel)
Dimensions :
H. 48 cm, l. 35,1 cm, E. 1,4 cm (avec cadre) ; H. 30 cm, l. 17,5 cm (feuillet) ; H. 17 cm, l. 13 cm (miniature)
Numéro d'inventaire :
AI 92-30
Mode d'acquisition :
don : Société Sacer
Commentaire de l'oeuvre :
Composé à la fin du XIIe siècle par Nizâm ad-Dîn Ilyas ibn Yûsuf dit Nizâmî, la Khamsa est un recueil de cinq poèmes qui compte parmi les grands classiques de la littérature persane. Il contient le "Trésor des mystères", une composition en vingt discours théologiques et philosophiques ponctué d’un apologue ; les amours de "Khosrow et Shirin" ; l’histoire tragique de "Laïla et Majnûn" ; les "Sept princesses" ou sept récits merveilleux contés chacun par une princesse dans un pavillon de couleur ; enfin le "Roman d’Alexandre", histoire légendaire du conquérant grec. <br />
Cette peinture illustre un épisode de la romance du roi Khosrow et de la princesse arménienne Shirin. Le roi lui fait bâtir un palais dans les montagnes du Kurdistan et, afin de l’alimenter en lait, ordonne à son architecte Farhâd de creuser un canal dans le mont Bisotun. Entretemps, Khosrow s’éprend d’une autre princesse et abandonne Shirin dont Farhâd tombe éperdument amoureux, ce qui réveille la jalousie du roi. Un jour, Shirin part avec sa suite constater l’avancement des travaux et son cheval, fourbu par le chemin et le poids des bijoux de sa cavalière, est sur le point de s’effondrer à l’arrivée. Farhâd "chargea alors sur son cou le cheval qui portait cette princesse ; il l’emporta facilement devers son château-fort avec tant de douceur qu’il ne froissa pas même un cheveu de son corps". Cet amour ne connaîtra pas une fin heureuse : d’une jalousie croissante, Khosrow fait dire à Farhâd que Shirin est morte ; de désespoir l’architecte se jette du haut du rocher qu’il creusait.<br />
Le traitement de la scène est représentatif de l’art de peindre en Perse sous le règne du Safavide Shâh Tahmâsp (1524-1576), grand mécène des arts à l’initiative des manuscrits parmi les plus beaux réalisés dans le monde islamique. Les protagonistes comme la nature dans laquelle l’action se déroule sont idéalisés tant par le dessin que par la couleur, avec une touche d’une grande préciosité qui n’évite pas de donner un aspect un peu conventionnel à l’ensemble. Ni les traits, ni l’émotion ne personnalisent le visage de Shirin de celui de ses suivantes ; pareillement pour les chevaux, hormis leur robe, ils présentent un même profil. La vie, voire l’humour, est à la périphérie de la scène avec, en haut à droite, un animal s’apprêtant à jeter un rocher sur un félin au pelage ocellé.
L'amour et l'Orient. Jean Pierre NOWOSAD (Institut du monde arabe, Paris, 1992), p. 15-16 ; Chevaux et cavaliers arabes dans les arts d'Orient et d'Occident. Jean-Pierre DIGARD (dir.) (Gallimard, Paris, 2002), Fig. 200, p. 234 ; Les Mille et Une Nuits. Elodie BOUFFARD (dir.) ; Anne JOYARD (dir.) (Institut du monde arabe, Paris, 2012), p. 174-175 ; Il Mio Nome E' Cavallo. Chiara GATTI (dir.) (Officina libraria, Milan, 2016), p. 101 ; p. 134-135